Les entreprises françaises devraient délaisser les déploiements de datacenters et de clouds privés pour adopter des modèles de clouds hybrides et multiclouds, en mettant l'accent sur la protection des données et la durabilité.
Toutes les régions du monde prévoient une baisse de la proportion de modèles informatiques de datacenter et de cloud privé (sur site ou hébergés) au cours des trois prochaines années, au profit du multicloud hybride et, souvent, des déploiements de cloud public unique/multiple. En France, les déploiements de datacenters et de cloud privé (sur site ou hébergés) devraient diminuer de 62 % (passant de 78 % aujourd’hui à 16 %) au cours de cette période. Dans le même temps, les modèles informatiques de type hybride devraient augmenter, le cloud hybride passant de 3 % aujourd’hui à 34 %, et le multicloud hybride passant de 6 % aujourd’hui à 12 % au cours de la période de prévision (voir Figure 1).
Monde
EMEA
France
Datacenter et cloud privé
(sur site ou hébergé)
Cloud hybride
Multicloud hybride
Cloud public unique
Clouds publics multiples
Figure 1: Modèles de déploiement informatique utilisés et prévus (Q1)
Il convient également de noter la progression des clouds publics multiples parmi les entreprises françaises interrogées (qui devraient passer de 7 % aujourd’hui à 35 %). Ce chiffre est à comparer à la moyenne mondiale de 14 % et à celle de 15 % dans la région EMEA. Cette expansion accélérée des déploiements de clouds publics multiples au sein des organisations françaises est le signe d'un autre changement d'infrastructure important, qui nécessitera une gestion et une réconciliation supplémentaires au sein des environnements hybrides.
Comme dans la région EMEA et dans le reste du monde, la flexibilité pour exécuter des solutions d’infrastructure sur les clouds et sur site a été l’un des principaux moteurs des entreprises françaises. Cependant, les répondants français ont classé la souveraineté et la confidentialité des données comme le facteur numéro 1 dans leur choix d'infrastructure, ce qui était nettement supérieur aux moyennes mondiales et EMEA (voir Figure 2).
Flexibilité pour fonctionner sur plusieurs clouds et sur site
Performance
Protection contre les ransomwares et les logiciels malveillants
Services de données (par ex. les snapshots, la réplication, la récupération de données, la sauvegarde)
Souveraineté et confidentialité des données
Capacité à prendre en charge l’IA
Durabilité
Coûts
Figure 2: Ordre de classement des principaux facteurs de choix de l’infrastructure (Q5)
En réponse à une question distincte mais connexe sur les défis de l’infrastructure informatique, 72 % des personnes interrogées en France ont convenu que la confidentialité et la conformité des données constituent un « défi modéré ou important » compte tenu de leur infrastructure informatique actuelle.
La raison la plus souvent mentionnée était l’intégration avec des services cloud-natifs (par exemple, IA/ML, etc.). Les entreprises françaises ont également classé le « développement d’applications plus rapide » parmi leurs 3 principales raisons de migration d’applications – plus que les moyennes mondiales (5e place) et EMEA (5e place) pour le même choix (voir Figure 3).
Améliorer notre posture de sécurité et/ou répondre aux exigences réglementaires
Intégrer des services cloud-natifs (par ex. IA/ML, etc.)
Améliorer les vitesses d’accès aux données
Un meilleur contrôle des applications
Développement d’applications plus rapide
Externalisation de la gestion informatique
Atteindre les objectifs de développement durable
Reprise après sinistre
Préoccupations en matière de capacité
Coûts
Ordre de la direction
Figure 3: Raisons de la migration des applications (Q7)
Plus de la moitié des entreprises françaises (66 %) ont déclaré que le développement d’applications modernes représentait un « défi modéré à important » compte tenu de leur infrastructure informatique actuelle. C’est peut-être l’une des principales raisons pour lesquelles les entreprises françaises migrent des applications entre des environnements pour accélérer le développement d’applications.
Leur principale initiative en matière de développement durable en 2023 a été de promouvoir le travail à distance comme moyen de réduire la pollution due aux déplacements des collaborateurs (voir Figure 4).
Nous avons modernisé notre infrastructure informatique pour améliorer la durabilité
Nous avons cherché à améliorer notre capacité à identifier les domaines de réduction des déchets (p. ex. polluants nocifs, produits chimiques, papier, etc.)
Le travail à distance facilité par les technologies a permis de réduire la pollution due aux déplacements des collaborateurs vers un lieu de travail central
Amélioration de la conformité aux réglementations environnementales
Remote working facilitated by technologies has reduced pollution from employee travel to a central working location
Notre capacité à surveiller les émissions de gaz à effet de serre et notre empreinte carbone s’est améliorée
Devenir neutre en carbone d’ici 2050
Monde
EMEA
France
Figure 4: Initiatives de développement durable priorisées au cours de la dernière année (Q8)
Dans l’ensemble, 82 % des personnes interrogées en France ont convenu que le développement durable était une priorité pour leur entreprise, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne de 86 % de la région EMEA. En ce qui concerne les priorités d’investissement pour 2024, 61 % des Français interrogés ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que les investissements dans les efforts et les technologies de développement durable augmentent, ce qui fait du développement durable la priorité d’investissement numéro 1 pour les répondants français.
Concernant plus spécifiquement les données, 79 % des entreprises françaises déclarent que l’atteinte des objectifs de développement durable constitue un défi « modéré à important » compte tenu de leur infrastructure informatique actuelle. Sur la base de ces résultats, il semble raisonnable de conclure que, compte tenu de la priorité qu'elles accordent aux investissements en matière de durabilité, les entreprises françaises feront bien plus que simplement s’appuyer sur des programmes de durabilité passifs comme le télétravail pour faciliter le changement en 2024 et au-delà. Les fournisseurs de solutions et de services informatiques ont donc la possibilité, à court terme, de contribuer à la réalisation des objectifs français en matière de développement durable grâce à des solutions technologiques novatrices.
La grande majorité des personnes interrogées en France (82 %) ont déclaré que leur entreprise avait subi une attaque par ransomware au cours des trois dernières années. Le temps nécessaire à la récupération a été relativement lent chez les Français, par rapport aux moyennes de la région EMEA, avec une proportion plus faible d’organisations françaises (25 %) indiquant qu’elles ont pu récupérer en quelques heures, et une proportion plus élevée d'entreprises françaises (22 %) déclarant que même si elles ont récupéré en quelques heures, elles ont quand même subi les impacts de l’attaque des semaines plus tard (voir Figure 5).
Nos opérations ont été entièrement rétablies en quelques heures
Nos opérations ont été entièrement rétablies en quelques jours
Nos opérations ont été entièrement rétablies en quelques semaines
Nos activités ont été rétablies pour l'essentiel en quelques heures, mais les conséquences de l'attaque se sont prolongées au-delà de quelques semaines
Nos activités ont été rétablies pour l'essentiel en quelques jours, mais les conséquences de l'attaque se sont prolongées au-delà de quelques semaines
Monde
EMEA
France
Figure 5: Temps nécessaire pour se remettre d’une attaque par ransomware (Q11)
Ce résultat de rétablissement inférieur à la moyenne régionale peut être l’une des principales raisons pour lesquelles les entreprises françaises donnent la priorité à l’amélioration de la protection contre les ransomwares : 75 % des personnes interrogées en France ont convenu que leur entreprise pourrait améliorer sa position en matière de protection contre les ransomwares, et 59 % ont déclaré qu’elles prévoyaient d’augmenter leurs investissements dans ce domaine en 2024. Dans le même temps, 82 % des personnes interrogées en France estiment qu'avec l'infrastructure informatique actuelle de leur entreprise, la protection contre les ransomwares et les logiciels malveillants reste un « défi modéré à important » (2 points de moins que la moyenne EMEA de 84 %). En raison de cette perception, les améliorations des ransomwares resteront probablement un point central parmi les décideurs informatiques en France en 2024.
Contrairement aux résultats mondiaux ou EMEA, la France a classé la mise en relation de données provenant de plusieurs environnements comme son plus grand défi en matière de gestion des données, suivie de la protection contre les ransomwares et de la sécurité des données (voir Figure 6).
Protection contre les ransomwares et sécurité des données
Confidentialité des données
Suivre les directives sur le stockage et l’utilisation des données (par exemple, RGPD)
Mise en relation des données provenant de plusieurs environnements
Manque de visibilité sur l’emplacement des données
Coûts
Monde
EMEA
France
Figure 6: Les plus grands défis liés à la gestion des données (Q12)
Plusieurs raisons peuvent expliquer les difficultés de gestion des données associées à la mise en relation de données provenant d'environnements multiples au sein d'entreprises françaises. Si l'on examine de plus près les résultats de l'enquête, on constate que 70 % des répondants français déclarent que les cloisonnements opérationnels entre les équipes gérant des environnements différents restent un « défi modéré à important » compte tenu de leur infrastructure informatique actuelle. Ces environnements cloisonnés peuvent être l'une des principales raisons pour lesquelles les entreprises françaises sont confrontées à la difficulté de relier des données provenant d'environnements multiples.
À l’instar des résultats obtenus aux niveaux mondial et de l'EMEA, la sécurité des données et la protection contre les ransomwares sont en tête de liste des priorités informatiques des dirigeants français pour 2024. La priorité numéro 2 des répondants français en matière d’informatique est la mise en œuvre de stratégies d’IA (voir Figure 7).
Sécurité des données et protection contre les ransomwares
Mise en œuvre des bonnes opérations informatiques hybrides
Mise en œuvre de stratégies d’IA
Optimisation des opérations
Accélération du développement des applications
Limitation des coûts
Durabilité
Figure 7: Priorités informatiques des dirigeants 2024 (Q17)
Il est intéressant de noter que les entreprises françaises qui ont répondu à l'enquête ont un classement moyen plus élevé en matière d'IA (53 %) que la moyenne régionale de l'EMEA (44 %). Interrogés sur les priorités d'investissement pour 2024, 57 % des Français ont déclaré que leur entreprise prévoyait d'augmenter les investissements pour soutenir la stratégie d'IA. Dans le même temps, 58 % des répondants français ont déclaré que leur entreprise prévoyait d'augmenter ses investissements dans l'analyse des données, une technologie liée à l'IA.
Il est certain que les entreprises françaises accordent la priorité à l'élaboration et au déploiement d'une stratégie d'IA avec le soutien des décideurs de haut niveau qui augmentent les investissements dans ces domaines. Toutefois, des défis importants devront encore être relevés. Plus de 70 % des personnes interrogées en France estiment que l'exécution d'applications d'IA constituera un « défi modéré à important » compte tenu de leur infrastructure informatique actuelle pour gérer les applications et les données.
La conteneurisation consiste à virtualiser les applications logicielles afin qu’elles puissent s’exécuter de la même manière sur n’importe quelle plateforme cloud sous-jacente, privée ou publique. En tant que telle, la conteneurisation peut être considérée comme un principe fondamental d’une stratégie cloud-smart basée sur le multicloud hybride.
Alors qu’un seul répondant français a déclaré avoir conteneurisé toutes ses applications, la moitié a déclaré que plus de 50 % de ses applications avaient été conteneurisées, et aucun répondant (0 %) n’a indiqué qu’il n’avait conteneurisé aucune application (voir Figure 8). Dans l’ensemble, les données recueillies par l'ECI de 2024 montrent que la conteneurisation des applications est omniprésente, 97 % des personnes interrogées dans le monde indiquant qu’une partie de leur parc d’applications a été conteneurisée.
Toutes nos applications sont conteneurisées
Plus de 50 % des applications sont conteneurisées
Moins de 50 % des applications sont conteneurisées
Aucune de nos applications n’est conteneurisée
Monde
EMEA
France
Figure 8: Taux de conteneurisation des applications (Q14)
La majorité des répondants français à l'ECI (79 %) déclarent avoir une stratégie d’infrastructure IT de cloud intelligent, qui consiste à tirer parti du meilleur environnement informatique pour chacune de leurs applications. En outre, 89 % des Français interrogés déclarent qu'un environnement hybride englobant à la fois des clouds publics et privés serait le plus bénéfique pour leur entreprise. Cette forte préférence pour le déploiement d’applications dans un mélange d’environnements informatiques aura une influence importante sur la mise en œuvre de solutions et de services informatiques en France au cours des prochaines années.
Les déploiements informatiques de datacenters et de cloud privé (sur site ou hébergés) restent aujourd’hui le modèle dominant parmi les entreprises françaises, à hauteur de 78 %. Cependant, cette proportion devrait changer considérablement au cours de la période de prévision, en tombant à 16 % au cours des 1 à 3 prochaines années. Dans le même temps, les déploiements d’infrastructures de cloud hybride et de multicloud hybride vont se développer de manière significative, en particulier les déploiements informatiques de « cloud hybride », qui devraient passer de 3 % aujourd’hui à 34 % au cours des 1 à 3 prochaines années. Cette croissance représente une opportunité importante pour les fournisseurs de logiciels et de services d’infrastructure, car elle catalysera probablement les initiatives de modernisation informatique pour de nombreuses organisations. Plus de la moitié des répondants français, par exemple, ont déclaré qu’ils prévoyaient d’augmenter les investissements de modernisation informatique en 2024, ce qui en ferait leur seconde priorité d’investissement en moyenne. Cependant, ce changement créera également de nouveaux défis en matière de gestion des applications et des données pour l’informatique. Par exemple, seulement 32 % des personnes interrogées en France ont déclaré que leurs différents modèles de déploiement informatique sont entièrement interopérables, ce qui peut entraîner des incohérences opérationnelles, d’accès aux données et de politiques entre les environnements, et finalement ralentir ou entraver les initiatives de modernisation.
En utilisant l’infrastructure actuelle, les cinq principaux défis de gestion des applications et des données cités par les répondants en France sont les suivants :
Protection contre les ransomwares et les logiciels malveillants
Atteindre les objectifs de durabilité
Exécution d’applications d’IA
Migration des charges de travail et des applications
Contrôle des coûts liés au cloud
Les cinq principaux domaines d’investissement accru prévus par les entreprises françaises en 2024 sont :
Efforts et technologies en matière de durabilité
Modernisation informatique
Protection contre les ransomwares
Analyse des données
Soutenir notre stratégie d’IA
Pour la sixième année consécutive, Nutanix a commandité une étude mondiale pour connaître l’état des déploiements cloud d’entreprise à l'échelle internationale et les plus grandes initiatives et défis des entreprises en matière d’infrastructure informatique et de gestion des données liées au cloud. En décembre 2023, le cabinet d'étude britannique Vanson Bourne a interrogé 1 500 décideurs en informatique et en ingénierie DevOps/plateforme dans le monde entier. L'échantillon de répondants couvrait plusieurs secteurs d'activité, différentes tailles d'entreprises et les zones géographiques suivantes : l’Amérique du Nord et du Sud ; l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique (EMEA) ; et la région Asie-Pacifique-Japon (APJ).
Le présent rapport complète les résultats mondiaux de la 6e édition annuelle de l’Enterprise Cloud Index (ECI) et se concentre sur les résultats d’enquêtes menées auprès de 100 professionnels de l’informatique en France. Il met également en évidence les différences entre les résultats obtenus en France et ceux obtenus dans le reste de la région EMEA et les moyennes mondiales.